Interparliamentary Conference on the European Social Charter
Turin Forum on Social Rights in Europe
17 and 18 March 2016, Turin, Italy
Georgios KATROUGALOS
Minister of Labour, Social Security and Social Solidarity of the Hellenic Republic
Speech delivered on the occasion of the ceremony for the deposit of the instrument of ratification of the Revised European Social Charter by Greece
I am deeply honoured to be here in the native city of the European Social Charter.
As the Secretary General said very cautiously this morning, is it the constitution of Europe for the social rights? As you know, the Cold War has inherited us a legacy of distrust towards social rights. Initially, if they were not considered, purely and simply, fake rights, they were considered as just rights for the poor, and ultimately, poor rights.
Of course, this is a much distorted concept of human rights. All fundamental human rights, including the social ones, are complementary. One cannot undermine one category without harming the others. Bertrand Russell used to say that if you have to choose between democracy and a loaf of bread the only decisive factor is how hungry you are.
Fortunately, we have overpassed this misconception of social rights, at least at the level of international law. After the Vienna Declaration we know that all fundamental rights are indivisible and of equal legal force.
But we have to face now a much more formidable foe – an enemy at the level of the political implementation of these “principles of rights”. And I am speaking of course, of this marriage of the most aggressive ideology of the unleashed markets – neo-liberalism – with the dogma of State which prevails the last decades in Europe.
You know, the new dogma, because it’s rather an anachronistic way of thought, not just an ideological one, says that social rights, social expenditure is an impediment to growth. Howeveralready this morning Professor Fitoussi said that besides all other things you need to plant glorious the golden era of the welfare state which does not have just high social protection but a range of growth which is much greater that the current stagnation, or very slow growth, that Europe has.
And of course, now the redistribution of wealth is completely different, extremely unequal, compared to the past. We have an explosion of inequalities. It is true that at a global level, due to the rise of India, China, the new economic powers, inequalities are lowering, but within our societies, in Western Europe, inequalities are now at extremes they have never been since the crisis of 1929.
So Pope Francis was right, this ideology kills. This type of economy kills. And it does not just kill the weakest, the poorest, the most vulnerable members of our societies, it kills also democracy. It kills also our way of life. Ultimately, and this is the most dangerous thing, it kills also our values, our identity, what we call European civilisation, not just a European social model. Impoverished societies, eroded with a glass throughout Europe, are trying to find who is guilty for their impoverishment. And as in the mid war they found Jews, now they found immigrants and refugees. So, it is important for preserving what makes Europe, Europe. The defence of social rights. As Professor De Schutter said this morning, Greece was an extreme case of dismantlement of the social state, and all guarantees of individual and collective labour law, and the European Committee of Social Rights has been pivotal in addressing this situation. It has said, rightfully so, that we need the social rights, especially in times of crisis. Exactly, because we need an umbrella when we have a rainy day, not during the sunny days.
And in more than six cases it has declared that the policies imposed to Greece by the MoUs – these infamous memoranda – are clearly contrary to the European Social Charter.
Now, the Greek Government is trying to reverse this situation, and in very complicated circumstances, because we have been obliged, to a very painful for us, compromise in Julyin order to avoid a disorderly default, sensitive to the pressure exerted to us. We have signed a third MoU but we do not intend to continue the way of dismantling the social state.
Quite on the contrary. We want to reverse this vicious road and we consider exactly the ratification of the revised European Social Charter as a first step towards this direction. And we want to work closely with the Council of Europe and the International Labour Organisation so that in the negotiations that are pending to defend our model of society, the European social model.
Because what’s happening now in Greece, is not any more tolerable. You know that there is no social dialogue in Greece. The social partners cannot negotiate salaries. The salaries are, in theory, dictated by the State. I say ‘in theory’ but it is not the Greek State, but our lenders that impose to us these basic – consensual in other countries in the European social model – decisions.
So, we have opted for a social Greece, in a social Europe, and we still believe that the royal road towards this direction is the European Social Charter.
Thank you very much.
In French:
Georgios KATROUGALOS
Ministre du Travail, de la Sécurité sociale et de la Solidarité sociale
de la République ellenique
Allocution prononcé à l’occasion de la cérémonie de dépôt de l’instrument de ratification
de la Charte sociale européenne révisée par la Grèce
C’est un grand honneur pour moi que de prendre la parole ici à Turin, dans cette ville où la Charte
sociale européenne a vu le jour.
Comme l’a dit ce matin la Secrétaire Générale adjointe en des termes très mesurés, la Charte
apparaît en quelque sorte comme la constitution de l’Europe pour les droits sociaux. Des droits qui,
chacun le sait, suscitent une certaine méfiance héritée de la guerre froide. Ils ont été, à l’origine,
purement et simplement considérés comme de faux droits, des droits qui ne concernaient que les
pauvres, pour ne pas dire de pauvres droits.
Certes, il s’agit là d’une vision pour le moins tronquée des droits de l’homme. Tous les droits
humains fondamentaux, y compris les droits sociaux, sont complémentaires. On ne saurait battre en
brèche une catégorie de droits sans porter atteinte aux autres. Pour reprendre Bertrand Russell, s’il
vous faut choisir entre la démocratie et une miche de pain, votre décision sera dictée par un seul
facteur : l’intensité de votre faim.
Nous avons heureusement dépassé cette idée fausse que nous avions des droits sociaux, sur le plan
tout au moins du droit international. Nous savons, depuis la déclaration de Vienne, que tous les
droits fondamentaux sont indivisibles et ont la même force juridique.
Mais nous sommes à présent confrontés à un ennemi bien plus redoutable, qui s’attaque à la mise
en œuvre politique de ces « principes des droits » : je veux parler, vous l’aurez compris, de ce
mariage entre l’idéologie outrancièrement agressive des marchés débridés- le néolibéralisme- et le
dogme étatique qui s’est imposé ces dernières décennies en Europe.
Pour les tenants du nouveau dogme – car cela relève davantage d’un mode de pensée anachronique
que d’une idéologie -, les droits sociaux et les dépenses sociales sont un frein à la croissance.
Pourtant, ce matin déjà, le Professeur Fitoussi a déclaré qu’il nous fallait, par-dessus tout, saluer
l’âge d’or de l’Etat-providence, qui ne nous offre pas seulement un haut niveau de protection
sociale, mais nous ouvre aussi un potentiel de croissance bien plus important que celui que connaît
l’Europe, dont l’économie stagne ou ne progresse que très lentement.
Il est indéniable que la redistribution, extrêmement inégale, des richesses est aujourd’hui
totalement différente de ce qu’elle était auparavant. Les inégalités explosent. Et s’il est vrai qu’à
l’échelle planétaire, l’essor des deux nouvelles puissances économiques que sont l’Inde et la Chine
ont atténué les inégalités, celles-ci ont en revanche pris dans nos pays d’Europe occidentale des
proportions extrêmes, jamais atteintes depuis la crise de 1929.
Le Pape François avait donc raison : cette idéologie tue. Ce type d’économie tue. Et il ne tue pas
seulement les membres les plus faibles, les plus pauvres, les plus vulnérables de nos sociétés, il tue
aussi la démocratie et notre mode de vie. Au bout du compte, et c’est là le plus dangereux, il tue
également nos valeurs, notre identité, ce que nous appelons la civilisation européenne – et non pas
simplement un modèle social européen. Des sociétés appauvries, écorchées vives, cherchent,
partout en Europe, un coupable. Et au même titre qu’elles avaient dans l’entre deux guerres pointé
le doigt sur les Juifs, elles accusent aujourd’hui les migrants et les réfugiés.
Voilà pourquoi il est si important de préserver ce qui fait l’Europe, à savoir la défense des droits
sociaux. Comme l’a dit ce matin le Professeur de Schutter, la Grèce a été un cas extrême de
démantèlement de l’Etat social, de toutes les garanties qu’offrait, individuellement et
collectivement, le droit du travail – et le Comité européen des droits sociaux a joué un rôle
primordial pour y remédier. Il a indiqué, à juste titre, que nous avons besoin des droits sociaux,
surtout en temps de crise. Et c’est tout à fait exact : un parapluie nous est utile les jours de pluie, pas
lorsqu’il fait beau.
A plus de six reprises, le Comité a déclaré que les politiques imposées à la Grèce par les plans
d’austérité – ces tristement célèbres « mémorandums » – étaient manifestement contraires à la
Charte sociale européenne.
Le Gouvernement grec tente à présente de renverser la situation, et ce dans des circonstances
d’autant plus compliquées qu’il a été contraint d’accepter au mois de juillet un compromis, très
douloureux afin d’éviter un défaut de paiement. Nous avons donc signé, sous la pression, un
troisième « mémorandum », mais nous n’avons pas l’intention de continuer de la sorte à démanteler
l’Etat social.
Bien au contraire. Nous voulons sortir de ce cercle vicieux et inverser la tendance. Et nous pensons
que la ratification de la Charte sociale européenne révisée constitue précisément un premier pas
dans cette direction. Nous voulons travailler en étroite collaboration avec le Conseil de l’Europe et
l’Organisation internationale du Travail, de façon à défendre, dans les négociations à venir, notre
modèle de société – le modèle social européen.
Ce qui se passe aujourd’hui en Grèce n’est plus tolérable. Dois-je rappeler qu’il n’y a pas de dialogue
social en Grèce ? Les partenaires sociaux ne peuvent négocier les salaires. Ces derniers sont, en
théorie, fixés par l’Etat. Mais en théorie seulement, car ce sont nos prêteurs, et non l’Etat grec, qui
nous imposent ces décisions fondamentales – décisions qui, dans les autres pays qui suivent le
modèle social européen, sont consensuelles.
Nous avons opté pour une Grèce sociale, dans une Europe sociale, et nous persistons à croire que la
voie royale qu’il nous faut emprunter pour y parvenir est celle que trace la Charte sociale
européenne.
Je vous remercie de votre attention.
In Italian:
Georgios KATROUGALOS
Ministro del Lavoro, della Sicurezza sociale e della Solidarietà
sociale della Repubblica ellenica
Discorso pronunciato in occasione della Cerimonia di deposito dello strumento di ratifica
della Carta sociale europea riveduta da parte della Grecia
Sono profondamente onorato di essere qui insieme a voi nella città che ha dato i natali alla Carta
sociale europea.
La Carta rappresenta la costituzione europea in campo sociale, come lo ha affermato saggiamente
stamane il Segretario generale? Come sapete, la guerra fredda ci ha lasciato un’eredità di diffidenza
nei confronti dei diritti sociali. Inizialmente, se non erano proprio considerati soltanto come falsi
diritti, erano tuttavia visti unicamente come diritti a tutela dei poveri, e, in fin dei conti, come diritti
di rango inferiore.
Naturalmente, questo è un concetto molto distorto dei diritti umani. Tutti i diritti umani
fondamentali, compresi i diritti sociali, sono complementari. Non si può indebolire una categoria di
diritti senza danneggiare anche le altre. Bertrand Russell soleva dire che se sei posto di fronte alla
scelta tra democrazia e pane, l’unico fattore decisivo è il tuo bisogno più o meno urgente di
soddisfare la tua fame.
Per fortuna, abbiamo superato questa idea sbagliata dei diritti sociali, almeno sul piano del diritto
internazionale. Dopo la Dichiarazione di Vienna sappiamo che tutti i diritti fondamentali sono
indivisibili e hanno pari valore giuridico.
Oggi, però, dobbiamo affrontare un avversario molto più formidabile, un temibile nemico per
l’applicazione a livello politico di tali “principi in materia di diritti”. Mi riferisco naturalmente a
questa dottrina che si è imposta negli ultimi decenni in Europa, questa sorta di connubio tra
l’ideologia estremamente aggressiva della liberalizzazione dei mercati, il neoliberismo, e il dogma
dello Stato sovrano.
Ebbene, la nuova dottrina, essendo un modo di pensare piuttosto anacronistico, e non
semplicemente ideologico, afferma che i diritti sociali, la spesa sociale rappresentano un ostacolo
alla crescita economica. Tuttavia già questa mattina il Professor Fitoussi ha detto che occorre tra
l’altro tenere a mente il trentennio glorioso, l’età d’oro dello Stato sociale (Welfare State), che, oltre
a garantire un’elevata protezione sociale, è anche stato il motore e lo stimolo per il raggiungimento
di un tasso di crescita molto superiore all’attuale ristagno, o alla crescita molto modesta che si sta
registrando in Europa.
Naturalmente, la redistribuzione della ricchezza è ora completamente diversa, estremamente
diseguale, rispetto al passato. Si assiste a un’esplosione della disuguaglianza. È vero che a livello
mondiale, visto l’emergere dell’India, della Cina, come nuove potenze economiche, le disuguaglianze
diminuiscono, ma nelle nostre società, nell’Europa occidentale, le disuguaglianze hanno attualmente
raggiunto livelli estremi, che non si erano più visti dalla crisi del 1929.
Papa Francesco ha quindi ragione, questa ideologia uccide. Questa economia uccide. E non uccide
soltanto i più deboli, i più poveri, i membri più vulnerabili delle nostre società, uccide ugualmente la
democrazia. Uccide inoltre il nostro modo di vivere. E infine, ed è l’aspetto più pericoloso, annienta
ugualmente i nostri valori, la nostra identità, tutto ciò che chiamiamo civiltà europea, e non soltanto
il modello sociale europeo. Le società impoverite, erose e profondamente indebolite dappertutto in
Europa cercano il colpevole del loro impoverimento. E, come gli Ebrei diventarono il capro espiatorio
nel periodo tra le due guerre mondiali, le società accusano ora gli immigrati e i rifugiati di tutti i loro
mali.
È pertanto importante preservare quello che è l’essenza stessa dell’Europa. La difesa dei diritti
sociali. Come lo ha illustrato stamane il Professor De Schutter, la Grecia ha rappresentato un caso
estremo di smantellamento dello Stato sociale e di tutte le garanzie dei diritti individuali e collettivi
in materia di diritto del lavoro; il Comitato europeo dei diritti sociali ha svolto al riguardo un ruolo
fondamentale nell’affrontare tale situazione. Ha affermato, a ragione, che abbiamo bisogno dei
diritti sociali soprattutto in tempi di crisi. Proprio perché occorre un ombrello nei giorni di pioggia, e
non quando c’è il sole.
Il Comitato, nell’esame di oltre sei ricorsi, ha dichiarato che le politiche imposte alla Grecia dai
memorandum d’intesa – i famigerati memorandum- sono chiaramente contrarie alle disposizioni
della Carta sociale europea.
Il Governo greco sta attualmente cercando di ribaltare la situazione, in circostanze molto complicate,
poiché siamo stati obbligati ad accettare un compromesso estremamente doloroso a luglio, al fine di
evitare un default disordinato, sensibili alle pressioni esercitate su di noi. Abbiamo firmato un terzo
Memorandum d’intesa, ma non intendiamo proseguire su questa via, che conduce allo
smantellamento dello Stato sociale.
Vogliamo al contrario invertire questo circolo vizioso e riteniamo che la ratifica della Carta sociale
europea riveduta rappresenti esattamente il primo passo in tale direzione. Vogliamo altresì
collaborare strettamente con il Consiglio d’Europa e l’ILO, al fine di difendere, nelle negoziazioni
ancora pendenti, il nostro modello di società, il modello sociale europeo.
Perché non è più tollerabile quanto sta succedendo ora in Grecia. Sapete che non c’è dialogo sociale
in Grecia. Le parti sociali non possono negoziare i salari, che sono, in teoria, dettati dallo Stato. Dico
“in teoria”, poiché non è soltanto lo Stato greco, ma sono i nostri creditori che ci impongono tali
decisioni vitali, che invece in altri paesi sono negoziate consensualmente, secondo il modello sociale
europeo.
Abbiamo quindi optato per una Grecia sociale, in un’Europa sociale e siamo ancora convinti che la
strada maestra in tale direzione è indicata dalla Carta sociale europea.
Vi ringrazio dell’attenzione.
Cesare DA
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